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io3l. DE MADAME DE SÉVIGSSÉ

103l. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MONSIEUR REVOL.

Ce mercredi 4e août.

IL faut que vous ayez l’endosse de toutes mes affaires, mon pauvre Monsieur. Voilà une lettre que je viens de recevoir de Pasgerant, gendre et caution de la Jarie vous verrez tout ce qu’il me mande de la conduite et des mauvaises intentions de la Jarie, et comme il n’y a point de temps à perdre. C’est pourquoi je vous conjure d’écrire à d’Herigoyen[1] encore plus amplement, afin qu’il empêche que la Jarie ne détourne les bestiaux, comme il en a le dessein. Je vous envoie aussi un mémoire du vrai de la terre[2], que vous verrez qui est beau et bon ; il ne ruinera pas notre nouveau fermier. II faut empêcher que la Jarie ne fasse aussi couper un bois taillis qui n’est pas en coupe. Enfin si d’Herigoyen n’est point à Nantes, et qu’il m’abandonne dans cette occasion si importante, il ira beaucoup de mon intérêt et du sien. Je ne vous oblige point à lire tout le mémoire, vous n’en avez pas le loisir aujourd’hui : mais en gros vous pourrez assurer d’Herigoyen que son marché n’est assurément pas mauvais, et qu’il songe à sauver les bestiaux qu’on veut détourner, et qu’on ne coupe point de bois taillis, et qu’on rende mes meubles, tout vieux qu’ils sont[3], dont la Jarie a l’inventaire. Vous m’avouerez, Monsieur, que si j’ai jamais eu besoin de d’Herigoyen, c’est présentement. Ne vous embarrassez point de lire ce grand mémoire, renvoyez-le moi demain à votre loisir, avec la lettre de Pasgerant,

  1. LETTRE 1031 (revue sur l’autographe). 1. Partout dans cette lettre on lirait plutôt, ce semble, Kirigoyen que d’Herigoyen.
  2. 2. Du Buron. Dans la première édition, on avait ainsi corrigé cette phrase : « du vrai de la terre ; vous verrez qu’il est beau, etc. »
  3. 3. Dans l’autographe « tous vieux qu’ils sont. »