Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/129

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Où elle est datée par erreur du 27 juiillet ; à cette date,Mme de Sévigné n'était pas aux Rochers: voyez les lettres de la fin du mois. cousin, que mon fils, à son grand regret, avoit été choisi par celle de tout ce canton. Comme ce chagrin est une espèce d’honneur à l’égard des particuliers, il n’a pu le refuser. Il est donc à Rennes tenant une grande table, dont il se passeroit fort bien, car cette dépense ne mène à rien. M. de Seignelai est à Brest pour hâter notre armement[1], qui sera prêt dans quatre ou cinq jours. Je suis persuadée qu’on congédiera toute cette noblesse, lorsque M. de Tourville aura notre flotte : nous aurons alors de quoi faire baisser le pavillon à ces prétendus maîtres de la mer.

Je suis ici dans une vraie solitude ; je pourrai faire quelque petit voyage à Rennes pour voir la duchesse de Chaulnes, avec qui je suis venue en ce pays-ci : j’en repartirai avec elle. Si j’y pouvois avoir notre cher Gorbinelli, je ne serois pas à plaindre vous savez le goût que j’ai pour son mérite et pour son esprit, vous l’avez aussi ; mais comme ses autres amis l’ont aussi, ils le retiennent à Paris. Adieu, mon cher cousin, et ma chère nièce il n’y a point de bonheur que je ne vous souhaite à tous deux.

1198. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Rennes, ce mercredi 20è juillet.

CETTE date vous surprend, ma chère enfant, et moi aussi car je ne m’attendois point à sortir sitôt des Rochers, où je me trouvois fort bien; il est vrai que ce n’est que pour peu de jours; mais M. et Mme de Chaulnes

  1. 2. Voyez ci-après, p. 197, note 12.