Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/172

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Si vous êtes en peine de la contenance de M. de Lavardin[1], vous n’êtes pas seule. Il ne retourne point à Rome, comme vous voyez ; il ne tiendra point les états, parce qu’il ne voudroit pas être sous les ordres de M. le maréchal d’Estrées : il ne reconnoît que le gouverneur :de sorte que ce sera apparemment M. de Revel qui tiendra sa place sous le maréchal[2]

Si vous voyez Bï. de Chaumes, ou à Grignan, ou à Avignon je vous demande, ma chère belle, un peu de témoignage d’amitié et de reconnoissance de tout ce qu’il a fait pour moi : c’est de cetté façon que je vous prie de payer mes dettes. M. de Grignan sera ravi de lui faire l’honneur de son gouvernement, et je sais[3] ce que vous savez faire et dire, quand vous voulez ainsi, en y ajoutant ma prière, j’ai l’esprit en repos.

1208. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGWAW.

Aux Rochers, dimanche 21 août.

Me revoilà dans ces Rochers que vous craignez si fort, et qui n’ont pourtant rien de si affreux. Il n’y a plus en

  1. 21. M. de Lavardin étoit lieutenant général au gouvernement de Bretagne. (Note de Perrin, 1754.) «  Lavardin, qui avoit été envoyé ambassadeur à Rome, parce qu’on n’en avoit pas trouvé d’autre qui y voulût aller, dans l’assurance où l’on étoit à peu près de ne pas réussir à une si pénible négociation, avoit été rappelé. Pendant deux ans et demi que Lavardin fut ambassadeur à Rome, il ne s’attira que beaucoup de brocards, dépensa bien de l’argent, ne parut guère, et ne réussit à aucune de ses négociations. » (Mémoires de la cour de France, par Mme de la Fayette, tome LXV, p. 114 et 115.)
  2. 22. Revel, comme il a été dit au tome VIII (p. 538, note 10), servait sous le duc de Chaulnes.
  3. 23. De lui faire les honneurs de son gouvernement ; je sais, etc. » (Édition de 1754.)