Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/185

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en donnent la liberté  ; il m’écrit un grand adieu; il dit que vous devriez bien les venir voir à Robinet[1], comme en passant par Essonne[2], mais que pour le retour c’est tout de bon qu’il fera M. de Grignan chevalier dans son chapitre. Enfin il est fort question de vous dans sa lettre. Ce voyage est agréable et dans une bonne saison. Ce bon pape est mort le 13è ; on a donné[3] avis au Roi : la question, c’est qu’on attende l’ambassadeur et les cardinaux. Voilà l’époque, ce me semble[4], qui finira les malheurs du cardinal de Bouillon ; mais le cardinal le Camus n’est point du voyage [5] ; ma fille, d’où vient cela ? J’en suis fâchée pour ses frères, que nous aimons et qui nous aiment. M. de Lavardin tient nos états ; il ne seroit pas fâché de nous donner cette députation. Je ne sais ce que fera le maréchal d’Estrées pendant les états ; c’est le plus

  1. 20. Voyez tome III, p. 155, note 7.
  2. 21. C’est sans doute une allusion aux vers déjà cités : Pour vous voir un moment J’ai passé par Essonne. Voyez la lettre du 17 juillet 1680, tome VI, p. 539.
  3. 22. Dans les deux éditions de Perrin : «  » le 12è ; on en a donné, etc. » -- Le 12 paraît être la vraie date :voyez la Gazette, p. 424 et 429. On eut la nouvelle de la mort du pape à Paris le 23 août.
  4. 23. « Voilà, ce me semble, l’époque. » (Édition de 1754.)
  5. 24. Le Roi tint un conseil le lendemain du jour où la nouvelle de la mort d’Innocent XI parvint à Versailles. On y délibéra sur le point de savoir si les cardinaux de Bouillon et le Camus, qui étaient tous les deux en disgrâce (voyez ci-dessus, p. 171, note 5), seraient envoyés au conclave. Louvois, qui était l’ennemi du cardinal de Bouillon, fut d’avis d’y envoyer le cardinal le Camus, et de défendre au cardinal de Bouillon de s’y rendre. Seignelaï et Croissi furent d’un avis opposé, et le Roi décida que le Camus resterait dans son évêché de Grenoble, et que le cardinal de Bouillon irait au conclave, et ferait les fonctions de plus ancien cardinal de la faction de France, chargé de son secret. Voyez les Mémoires de Coulanges, p. 60. (Note de L’édition de 1818.)