Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


se fit une contusion ; Félix le saigna, et lui coupa l'artère ; il fallut lui faire à l’instant la grande opération : Monsieur de Grignan, qu’en dites-vous ? Je ne sais lequel je plains le plus, ou de celui qui l’a soufferte, ou d’un premier chirurgien du Roi qui pique une artère.

1226. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, 16è octobre.

Quelle joie, ma chère enfant, que le quinquina ait fait ses miracles ordinaires[1] Je vous avoue que je tremblois en ouvrant votre lettre, car tout est à craindre d’un tempérament comme celui de Monsieur le chevalier. Quel bonheur qu’un remède si chaud se soit accommodé avec la chaleur de son sang ! vous avez grande raison de croire que je prenois un extrême intérêt à la suite de cette terrible maladie. [2]. Mais, ma fille, comme vous êtes le centre de toutes les conduites, et la cause de toutes les santés, je me réjouis infiniment avec vous de tant de bons succès ; car M. de Grignan s’en veut mêler aussi[3]. Savez-vous bien que je suis encore plus surprise que la goutte

    Nyert, qui mourut au mois de juin 1719, avait épousé Charlotte van Ghangel, fille d’un Hollandais- C’est à son père, valet de chambre du roi Louis XIII, que la Fontaine a adressé en 1677 son épitre sur l’Opéra. -- Voyez encore sur Nyert les additions de Saint-Simon au Journal de Dangeau, tome VIII p. 249 et 250, et tome XVIII, p. 63 et 64 ; voyez aussi l'Histoire de la Fontaine, de Walckenaer, p. 248 et suivantes. Sur le chirurgien Félix de Tassy, voyez tome V, p. 237, note 12.

  1. LETTRE 1216. 1. « Ait produit ses effets ordinaires » (Édition de 1754.)
  2. 2.« De cette maladie. » (lbidem.)
  3. 3. Ce dernier membre de phrase : « car M. de Grignan, etc., » manque dans l’édition de 1754.