Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/281

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sadeur ; et le 7è, pour l’en remercier, M. de Chaulnes le ̃fit pape[1] ; car cette exaltation a été faite brusquement à la françoise, contre l’avis[2] des Espagnols et des Allemands. C’est le meilleur esprit du sacré collège, qui n’a de défaut[3] que quatre-vingts ans. Mme de Chaulnes en est transportée : il a demandé[4] de ses nouvelles et de celles de Mme de Kerman, disant qu’il mourroit content, s’il les avoit vues encore une fois[5] . Toute la France a été chez cette duchesse : je crois, ma fille, que vous lui aurez écrit un petit mot de cet heureux succès, et à ce duc aussi, quoiqu’il vous ôte Avignon. Voilà la chose du monde la plus heureuse pour lui : vous savez tout cela ; mais on cause.

vous[6] avez présentement Monsieur d’Arles; il m’a écrit de Paris ;je lui ferai réponse à Grignan ; et comme il me parle de son abdication[7], je n’hésiterai point à lui mander ce que j’en pense, quoique ce soit une chose faite, et qu’il me dise que M. de Pompone et Mme de Vins l’ont approuvée : il est si aisé d’escroquer des approbations, qu’elles ne doivent pas faire une autorité. Il me

  1. 3. « Et le six, pour l’en remercier, M. de Chaulnes le fait pape. » (Édition de 1754.) Le 6 est la vraie date Voyez ci-dessus, p. 270, note 17.
  2. 4. « Et contre l’avis. » (Édition de 1754.)
  3. 5. « Il n’a de défaut, etc. » (Ibidem.)
  4. 6. « Le saint-père a demandé. » (Ibidem.)
  5. 7. Voyez la fin de la note 19 de la lettre précédente, p. 270 et 271.
  6. 8. Tout cet alinéa et les deux suivants sont donnés pour la première fois dans l’impression de 1754.
  7. 9. Il s’agissoit de la place de président des états de Provence, que Monsieur d’Arles avoit occupée après Monsieur de Marseille (voyez tome VI, p. 122, note 14). Mais par la nomination de Monsieur de Valence à l’archevêché d’Aix, Monsieur d’Arles étant obligé de lui céder la place de président, il crut dès lors ne devoir point assister à l’assemblée des états pour ne s’y trouver qu’à la seconde place, suivant le rang de son archevêché. (Note de Perrin.) Voyez tome VIII, p. 240, note 8, et p. 262, note 9. -- Nous avons vu que cette année