Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/292

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donné du chagrin le Roi et M. de Louvois l’ont regretté, et loué hautement comme un homme capable de tout, et des plus grandes négociations. Celles de M. de Chaulnes pourroient être plus longues qu’on ne pense, étant le seul qui puisse inspirer à Sa Sainteté[1] le véritable désir de donner la paix aux princes chrétiens ; il n’aime point du tout[2]le cardinal d’Estrées, que l’on croit qui reviendra à la cour. Nous verrons ce que Dieu a réglé : « Laissons-le faire, » dit le saint évêque d’Angers [3], qui vient de faire sa visite à quatre-vingt-douze ans avec le même bon esprit qu’autrefois. Adieu, ma chère enfant : pourquoi dites-vous que vous n’êtes plus belle ? pourquoi êtes-vous allumée ? pourquoi votre sang est-il en colère ? Le mien en est ému : vous êtes trop vive, ma fille ; vous êtes trop sensible ; vos nuits se sentent de l’agitation des jours : tâchez de vous tranquilliser, servez-vous de votre courage, de votre philosophie, de votre christianisme, pour soutenir le fardeau des peines que la Providence vous destine ; elle aide elle-même à les soutenir[4]. Votre

    dans les formes. (Note de Perrin, I754-) Le baron d’Asfeld se fit conduire à Aix-la-Chapelle, et mourut en y arrivant ; il avait été blessé à la cuisse ; Dangeau dit aussi que le Roi le regretta, et qu’il en parla très-honorablement. Voyez son Journal, au 2 octobre 1689. (Note de l'édition de 1818.) Le baron d’Asfeld était Alexis Bidal, né en 1654, mestre de camp eu 1676, maréchal de camp le 24 août 1688. Il était fils de Pierre Bidal, créé par la reine Christine baron d’Asfeld (Harsefeld, dans le duché de Brème), et de Catherine Bastonneau, morte à Paris, veuve, en janvier 1690. -- Dans l’édition de 1737 « La prise de Bonn et la mort du comte d’Asfeld ont donné du chagrin : le Roi et M. de Louvois ont regretté ce comte, et loué hautement, etc. »

  1. 14 « On le regarde comme le seul qui puisse inspirer au pape, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 15. « Sa Sainteté n’aime point du tout. » (Ibidem.)
  3. 16. Henri Arnauld.
  4. 17. Ce membre de phrase : « elle aide, etc., » manque dans l’édition de 1754.