Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/325

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moi 12. « Plus près de moi. » (Édition de 1754.) que si elle étoit à un autre : ce sont tous nos anciens voisins.

Mon fils est enfin revenu des états ; il est fort aise d’être avec nous. Mme de Marbeuf est ici pour quelque temps, et l’abbé de Quimperlé[1], qui ne songe qu’à me rendre service. Nous attendons notre fermier : nous ferons14. « Avec qui nous ferons. » (Édition de 1754.) un beau compte sans argent. M. le comte d’Estrées a soupé et couché ici ; il est parti ce matin pour Paris ; je l’ai 15trouvé fort joli[2], fort vif: son esprit est tout noble, et si fort tourné sur les sciences, et sur ce qui s’appelle les belles-lettres, que s’il n’avoit une fort bonne réputation, et sur mer, et sur terre (demandez à Monsieur le chevalier), je croirois qu’il seroit du nombre[3] de ceux que le bel esprit empêche de faire leur fortune; mais il sait fort bien ajuster l’un et l’autre aux dépens de ses nuits: car il les passe à lire ; c’est trop : je voudrois que notre marquis eût seulement la moitié de cette inclination ; ce seroit assez17. « Cela suffirait. » (Ibidem.) C’étoit un plaisir de l’entendre[4] causer avec mon fils, et sur les poëtes anciens et modernes, l’histoire[5], la philosophie, la morale : il sait tout, il n’est neuf sur rien ; cela est joli. Les ignorants furent frondés, et les G. et les comtes de R. et de R., et leurs bons mots20. Ce petit membre de phrase : « et leurs bons mots, » n’est pas dans l’édition de 1737.; cela nous fit fort rire : cette soirée fut agréable. Mme de Marbeuf vous fait








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  1. 13. Charrier, abbé commendataire de l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé.
  2. 15. « Fort poli. » (Édition de 1737.
  3. 16. « Je le croirois du nombre. » (Édition de 1754.)
  4. 18. « D’entendre ce comte. » (Édition de 1737.)
  5. 19. « Et sur l’histoire. » (Ibidem.)