Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/331

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Conjuration de Portugal[1]™, dans ces derniers temps, qui étoit fort belle[2] ; ces Variations de Monsieur de Meaux[3]; un tome de lHistoire de l’Eglise[4]; le second est trop plein du détail des conciles, il pourroit ennuyer ; les Iconoclastes [5] et l'Àrianisme de Maimbourg : on le hait[6], son style n’est point agréable, il veut toujours pincer quelqu’un, et comparer Arius, et une princesse et un certain courtisan[7]à M. Arnauld, Mme de Longueville et Tréville ; mais au travers de ses sottises[8] ces endroits de l’histoire sont si parfaitement beaux, ce

  1. 15. L’Histoire de la Conjuration de Portugal, un volume in-I2, Paris, 1689, dédié à la Dauphine. L’Achevé d’imprimer de ce livre de Vertot est du 18 juin 1689.
  2. 16. « Qui est fort belle. » (Éditions de 1737 et de 1754.) Ces deux éditions n’ont pas les mots : « dans ces derniers temps. »
  3. 17. L’Achevé d’imprimer est du 22 mai 1688.
  4. 18. Voyez la lettre du 16 novembre précédent, p. 316, note 32.
  5. 19. L’Histoire de l’hérésie des Iconoclastes et de la translation de l’empire aux François, par Maimbourg, Paris, 1674. Le privilége est du 25 octobre 1673. Pour l’Histoire de l'Arianisme (antérieure d’un peu plus d’un an), voyez la lettre du 14 juillet 1680, tome VI, p. 526.-- Mme de Sévîgné n’était pas seule à trouver dans les livres de Maimbourg des allusions à des contemporains. L’auteur dit lui-même à la fin de la préface de son Histoire des Iconoclastes « J’ajoute, en finissant, que si quelqu’un avoit encore la foiblesse de se plaindre de moi, comme si j’avois voulu faire son portrait dans quelqu’un de ceux qui paroissent dans mon histoire, il pourra apprendre de mes auteurs que je ne donne que des originaux. Mais en même temps il saura que je n’ai nul droit d’empêcher les gens d’en faire des copies, comme ils l’entendent, par les applications qu’il leur plaît d’en faire, et que je ne fais pas. Et quand même je les supplierois de s’en abstenir, ils ne m’en croiroient pas, parce qu’ils savent aussi bien que moi que selon l’oracle du Saint-Esprit, il n’y a rien de nouveau sous le ciel, et que ce qui s’est fait de notre temps, s’est vu dans les siècles passés. »
  6. 20. « On hait l’auteur. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  7. 21. « Et un courtisan. » (Édition de 1754.)
  8. 22. « A M. Arnauld, à Mme de Longueville et à Tréville ; mais au travers de ces sottises, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)