Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/332

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concile de Nicée si admirable, qu’on le lit avec plaisir ; et comme il nous a conduits jusqu’à Théodose, nous allons nous consoler de tous nos maux dans ce beau style de M. l’abbé Fléchier[1] Nous voltigeons sur d’autres livres, nous avons un peu retâté de l’ Abbadie[2], et nous l’allons reprendre avec mon fils, qui le sait lire en perfection. Nous ne passons le temps[3] que trop vite : il est présentement de grande importance pour moi[4]. Si j’avois trouvé cette source de votre repos (je n’ai jamais rien vu de si joliment dit),[5], je jetterois le temps à pleines mains comme autrefois. Je suis plus touchée de celle que vous avez perdue en perdant le Comtat ; j’espérois qu’elle vous dureroit plus longtemps : c’étoit, comme vous dites, une source de justice ; je voudrois[6]. qu’elle eût tenu à la santé de ce pape-ci : on ne parle que de sa bonne constitution et de sa vivacité. J’avois lu par les chemins la Vie du duc d'Epernon[7] qui m’a fort divertie. Nous nous promenons tous les jours dans ces belles allées. [8]. Vous me manderez des nouvelles de Lambesc. Hélas! cette pauvre Mme du Janet sera-t-elle bien affligée ? pourquoi son mari ne demeuroit-il pas paisiblement chez lui ? qu’alloit-il faire dans cette maudite galère[9]? la vie d’un homme est peu de

  1. 23. « De M. Fléchier. » (Édition de 1754.) Il a déjà été question plus haut (tome V, p. 531, note 4) de l’Histoire de Théodose.
  2. 24; « D’Abbadie. » (Édition de 1754.)
  3. 25. « ….en perfection; ainsi, ma chère enfant, nous ne passons, etc. » (Édition de 1737.) « en perfection ainsi, ma très-chère, nous ne passons, etc, » (Édition de 1754.)
  4. 26. La lettre finit ici dans notre manuscrit.
  5. 28 si je l’avois trouvée, dis_je (Edition de 1737)
  6. 27. Voyez, la lettre précédente, p. 320
  7. 29. Voyez plus haut, p. 34, note 10.
  8. 30. . Cette petite phrase n’est que dans l’édition de 1737.
  9. 31. Voyez les Fourberies de Scapin, acte II, scène XI. Mme de Sévigné croyait que sa fille lui avait mandé la mort du mari de