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lonel ne vous ira-t-il point voir? qu’est-ce qui peut l’en empêcher, après avoir fait sa cour un peu de temps et son remerciement[1] ? Vous m’instruirez là-dessus ; vous ne me sauriez jamais trop parler sur ce qui vous touche[2] : ce sont mes véritables intérêts.

Je[3] serai bien aise aussi de savoir des nouvelles de Lambesc, et quelle humiliation Monsieur d’Arles aura soufferte par ce bras de bois qui est sur son banc, et qui me paroit ne le pas toucher : je suis toujours dans le même sentiment[4] J’oubliai de mettre mercredi dans votre paquet un billet de consolation que j’écris à cette pauvre Mme du Janet[5] je l’ai envoyé à Paris, il vous reviendra par Poirier : je me sens des ménagements pour la Provence, qui me font croire que j’y retournerai quelque jour. Mme de la Fayette me mande comme elle se fait brave pour la noce de son fils : elle a mis sa petite chambre en cabinet ; elle m’envoie son idée, envoyez-moi la vôtre : je ne sais comme vous êtes habillée, ni Pauline ; si je vous voyois passer, je ne vous reconnoîtrois pas.

Nous lisons la Vie de Théodose ; mon fils la fait encore valoir, car vous savez comme mes enfants savent lire. C’est en vérité la plus belle chose du monde, et d’un style parfait ; mais un tel livre ne nous dure que deux jours ; je l’avois lu[6], il m’a été nouveau. Je serois fâchée par exemple que Pauline n’eût point de goût pour une si belle vie / les romans ne doivent pas gâter ces sortes de

  1. 2. «Après avoir fait son remerciement et sa cour un peu de temps ? » (Édition de 1754.)
  2. 3. « Sur tout ce qui vous touche. » (Ibidem.)
  3. 4. Cette phrase tout entière ne se trouve que dans l’édition de 1754.
  4. 5. Voyez la lettre du 26 octobre précédent p. 276.
  5. 6 voyez la lettre précédente, p. 326, note 31.
  6. 7. Voyez tome V, p. 531.