Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/374

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n’aura pas un bon quartier d’hiver ; c’est une consolation. Je crois que Monsieur le chevalier n’abandonne pas tout à fait ce régiment, et que M. de Montégut[1] donne des conseils salutaires au jeune colonel.

1246. DE MADAME DE SÉVIGNÊ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, samedi pour le dimanche jour de Noël.

JE vous souhaite les bonnes fêtes, ma très-chère Comtesse, et plus de justice l’année qui vient que vous n’en avez eu dans la fin de celle-ci pour moi ; si je voulois, je me plaindrois de votre injustice. Comment voulez-vous que je devine[2] l’état de M. de la Garde, si vous ne me le dites ? je ne sais que depuis trois jours qu’il ne touche plus ses pensions de dix-huit mille francs[3] je vous ai mandé que j’en étois affligée et surprise. Vous y ajoutez aujourd’hui que sa terre de dix mille livres de rente ne lui en vaut plus que deux : voilà une grande extrémité. Comment puis-je imaginer de telles diminutions, quand vous ne me les dites pas et que j’ai toujours vu Monsieur le chevalier lui faire toucher et lui envoyer de grosses sommes de ses pensions[4]? Je ne sais point qu’elles soient

  1. 24. Un des capitaines du régiment :voyez tome VIII, p. 2S3 et note 5.
  2. LETTRE 1246.-- 1. «  » Je vous souhaite les bonnes fêtes, et plus de justice l’année qui vient que vous n’en avez eu pour moi dans la fin de celle-ci. Comment voulez-vous, en effet, que je devine, etc. » (Édition de 1754.)
  3. 2. « Les dix-huit mille francs de ses pensions. » (Ibidem.)
  4. 3. « Comment pouvois-je imaginer de telles diminutions, moi qui ai toujours vu Monsieur le chevalier lui faire toucher de grosses sommes de ses pensions ?  » (Ibidem.)