Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/401

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1250. DU COMTE DE BUSSY, DE GABRIEL DE ROQUETTE, ET DE MESDAMES DE TOULONGEON ET DE COLIGNY, A MADAME DE SÉVIGNÉ[1]

L’évêque d’Autun[2], l’abbé Senault son neveu, ma sœur de TouLongeon, ma[3] fille de Coligny et moi, nous trouvant à faire les Rois[4] de l’année 1690 chez mon beau-frère le comte de Toulongeon, nous proposâmes d’écrire à Mme de Sévigné, et le lendemain nous lui écrivimes cette lettre.

A Autun, ce 6è janvier 1690.

UNE partie de vos amis et de vos parents, Madame, se trouvant ensemble pour faire les Rois, après vous y avoir souhaitée[5], se sont proposé de vous écrire. Pour vous parler sincèrement, ce sont gens qui ont quelque réputation d’esprit.[6], et c’est à cause de cela qu’ils sont bien aises de vous entretenir, ne pouvant ailleurs mieux trouver leur compte. Le nombre des agresseurs ne vous fera pas peur, Madame; car vous avez déjà vu, et vous







1690

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  1. LETTRE 1250.-- 1. Cette lettre, bien qu’elle se trouve dans notre manuscrit, manque dans la première édition des Lettres de Bussy (1697). Elle a paru pour la première fois dans les Nouvelles lettres de Bussy (1709), IIIè partie, p. 77-80. Les éditeurs de ce recueil ont, par erreur, remplacé, dans la susoription, le nom de Mme de Sévigné par celui de Mme de Scudéry.
  2. 2. Gabriel de Roquette. Sur l’abbé Senault, neveu et successeur de l’évéque d’Autun, voyez la note 6 de la lettre du 5 mars suivant, p. 477.
  3. 3. Les mots « sœur de Toulongeon, ma, » ont été ajoutés par Bussy, au-dessus de la ligne, pour remplacer ceux-ci « où étoit sa femme, » qu’il avait écrits d’abord et qu’il a effacés, à la suite de « chez mon beau-frère le comte de Toulongeon. »
  4. 4. Ici, et à la seconde ligne de la lettre, il y a dans le manuscrit: Roix, par un x.
  5. 5. Bussy a mis souhaité, au masculin sans accord ; proposés, au pluriel avec accord ; et à la fin de l’alinéa, contrarié, pour contrariée. Au sujet de ce dernier participe qu’il fait rapporter à l’idée plutôt qu’au mot, voyez le Malherbe de M. Lalanne, tome IV, p. 149, note 2. -- Vers la fin du quatrième alinéa il y a aussi dans le manuscrit occupé, au singulier.
  6. 6. D’esprit a été écrit après coup, par Bussy, dans l’interligne