Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/43

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donc les mêmes égards pour moi, ma fille, ne pouvant douter que mes tons ne soient pour le moins aussi bons ¡ que les vôtres, et avec bien plus de raison. Adieu, ma chère enfant. J’aime en vérité Pauline, je me sens portée pour elle; il me semble que dans plusieurs petits procès qu’elle a contre vous, je lui serois favorable. Mme de Chaulnes et Mme de Kerman vous disent bien des choses obligeantes. C’est une liseuse que cette dernière; elle sait un peu de tout; j’ai aussi une petite teinture de sorte que nos superficies s’accommodent [1] fort bien ensemble.

II72. • DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Au Pontaudemer[2], ce lundi 2 mai.

JE couchai hier à Rouen, ma chère fille, d’où je vous écrivis un mot pour vous dire seulement que j’avois reçu deux de vos lettres avec bien de la tendresse [3] Je n’écoute plus3. Je n’écoute pas. » (Édition de 1754.) tout ce qu’elle voudroit me faire sentir; je me dissipe je serois trop souvent hors de combat, c’est-à-dire hors de la société ; c’est assez que je la sente, je ne m’amuse point à l’examiner de si près. Il y a onze lieues de Rouen à Pontaudemer’[4]; nous y sommes venues coucher. J’ai vu le plus beau pays du monde j’ai vu toutes les

  1. 9. « S’accordent. » (Édition de 1754.)
  2. LETTRE 1172. 1. Dans les deux éditions de Perrin (1737 et 1754): « Au Ponteau-de-Mer. »
  3. .2. « Je couchai hier à Rouen, ma chère fille, où j’ai reçu deux de vos lettres avec bien de la tendresse. » (Édition de 1737.)
  4. 4. « Ce premier membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1737, qui donne seulement : « Nous sommes venues coucher ici. » Dans l’édition de 1754 on lit « venu coucher, » sans accord.