tellement convertie, qu’on ne sauroit l’être plus sincèrement ; elle est entre les mains des bons ouvriers, elle ne trouve rien de trop chaud. Ninon en est étonnée, ébranlée : le Saint-Esprit souffle où il lui plaît[1] mais qu’il se répandoit bien abondamment dans les quatre premiers siècles sur cette naissante Église ! quelle infinité de martyrs ! cette histoire de votre évêque de Grasse[2] est tout à fait belle. Quels papes en ce temps-là ! tous martyrs. Quels évêques ! où en trouver aujourd’hui qui leur ressemblent ? On assure que le comte d’Estrées épouse Mlle de Croissy, et Mlle d’Estrées M. deTorcy[3] voilà un beau mélange ; c’est, je crois, pour cela que le maréchal est parti. Vous aurez le cardinal son frère dans votre Provence mais vous ne le verrez pas. Il fait un temps délicieux, tous les oiseaux sont en campagne ; je me promène, et je relis vos lettres avec une extrême tendresse ; je serois bien fâchée de n’aimer point à relire.
- ↑ 4. Voyez tome VI, p. 491, le commencement de la lettre du 30 juin 1680, et l'Évangile de saint Jean, chapitre III, verset 8.
- ↑ 5. L’Histoire de l’Église, de Godeau. Voyez ci-dessus, p. 316, note 32.
- ↑ 6. Ces deux mariages n’eurent pas lieu. -- Sur le comte d’Estrées, voyez la lettre du 6 août 1689 ci-dessus, p. 150, note 4. Marie-Françoise, fille de Colbert de Croissy et sœur du marquis de Torcy, née le 6 février 1671, épousa le 15 mai 1696 Joachim de Montaigu, marquis de Bouzoles, lieutenant général. Marie-Anne-Catherine d’Estrées, sœur du comte d’Estrées, épousa le 28 novembre 1691 Michel-François le Tellier, marquis de Courtenvaux, fils ainé de Louvois, capitaine des Cent-Suisses et colonel du régiment de la Reine, né le 15 mai 1663 et mort le 11 mai 1721. Elle mourut le 22 avril 1741, à l’âge de soixante-dix-huit ans.
