Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/471

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bassàdeùr en vient à bout, ce sera un chef-d’œuvre d’adresse et de bonheur. Il y a quinze ou seize chefs dont notre loisir nous a donné quelque connoissance, qui sont à peu près de la force de la suppression des filles de Mme de Mondonville[1] : M.de Grignan sait bien ce que c’est ; mais on n’a pas le loisir[2] d’examiner ces bagatelles on a bien plus tôt fait[3] de blâmër, et de juger, et de s’impatienter. M. le cardinal d’Estrées est arrivé[4] ; je ne sais s’il rendra le parti de paroître l’ennemi[5]35 de l’ambassadeur : nous verrons. Il passa au travers de Paris pour aller à Versailles, et envoya un gentilhomme à Mme de la Fayette : il est fort son ami. Les vers de votre Adhémar sont admirés et fort jolis [6] ; ceux du jeu

  1. 31. « Et qui sont à peu près de la même force que la suppression des filles de Mme de Mondônviîle » . (Édition de 1754.) Jeanne de Juliard, fille d’un conseiller au parlement de Toulouse, mariée le 13 décembre 1646 à M. de Turles, seigneur de Mondonville, fils d’un conseiller au même parlement. Restée veuve après quelques anuées de mariagé, elle fonda en 1662, avec l’abbé de Ciron (mort en 1680), l’Institut de l’Enfance. Cet institut, dont Arnauld avait pris la défense (1685), fut détruit en 1686, et les filles dispersées ; elles étaient au nombre de plus de deux cents. Cette mesure de rigueur, que rien ne semblait justifier, causa une grande émotion dans le publie. Mme de Mondonville fut enfermée au couvent des Religieuses hospitalières de Coutances, où elle mourut eu 1708 ou 1704. Voyez le Port-Royal de M, Sainte-Beuve, tome V, p. 293 et suivantes, et p. 595-599.
  2. 32. « Le temps. » (Édition de 17S4.)
  3. 33. « On a plus tôt fait. » (Ibidem.)
  4. 34. « Le cardinal d’Estrées arriva ici {à Versailles) de Rome ; le 14 de ce mois, et il a salué le Roi, qui l’a très-favorablement reçu. » (Gazette du 18 février.)
  5. . « De paroître ennemi. » (Édition de 1754.)
  6. 36. Les vers de votre Adhémar sont très-jolis. » (Ibidem.) II s’agit des vers de Calvy, intitulés le Troubadour Adheimar à Mme la comtesse de Grignan.Cette poésie, insérée, comme nous l’avons dit plus haut (p. 381, note 3), au Mercure de janvier, se termine ainsi: Moi-même, ombre antique et glacée,