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mais elle m’a été recommandée par mes amies et par Croisilles, [1]

Un mot de notre voyage, ma chère enfant. Nous sommes venues en trois jours de Rouen ici, sans aventures, avec un temps et un printemps charmants, ne mangeant que les meilleures choses du monde, nous couchant de bonne heure, et n’ayant aucune sorte d’incommodité. Nous sommes arrivées ici ce matin, nous n’en partirons que demain, pour être dans trois jours à Dol, et puis à Rennes. M. de Chaulnes nous attend avec des impatiences amoureuses. Nous avons été sur les bords de la mer à Dive[2], où nous avons couché : ce pays est très-beau, et Caen la plus jolie ville, la plus avenante, la plus gaie, la mieux située, les plus belles rues, les plus beaux bâtiments, les plus belles églises; des prairies, des promenades, et enfin la source de tous nos plus beaux esprits [3]j’en suis charmée. Mon ami Segrais est allé chez MM. de Matignon[4]: cela m’afflige[5].

    trouve très bien de la Vie du duc d'Epernon par Girard. » (Edition de 1754.)

  1. 9. Frère de Catinat: voyez la lettre du 8 octobre 1688, tome VIII, p. 198, note 6.qui l’ont lue avec plaisir.
  2. 10. Sur la rivière du même nom. Chef-lieu de canton du département du Calvados, à près de cinq lieues de Pont-l’Évêque.
  3. 11. Jean-Renauld de Segrais, de l’Académie françoise, étoit de Caen, ainsi que Malherbe, Huet, etc. (Note de Perrin.) Segrais s’était retiré dans sa ville natale en 1676. Voyez la lettre du 21 septembre 1676, tome V, p. 74 et 76. –- Les trois mots suivants « j’en suis charmée, » manquent dans l’édition de 1754
  4. 12. Sans doute deux frères des Goyon Matignon nommés au tome II, p. 163, note 1 : l'évêque de Lisieux, Léonor, qui avait succédé à son oncle en 1677 et qui mourut le 14 juillet 1714, et Jacques III, comte de Thorigny, etc., tige des princes de Monaco, qui avait probablement succédé en 1682 à son frère aîné dans la charge de lieutenant général de la basse Normandie.
  5. 13. «  J’en suis affligée, » (Édition de 1754.)