Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/529

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n’a été si affirmative[1] que ce je ne sais pourquoi, et il est bien plus finement dit.

Votre nièce de Dalet est ravie de l’approbation que vous donnez à son changement, et la liberté qu’elle vous laisse de supprimer la particule de est la moindre chose, dit-elle, qu’elle voulût faire pour vous témoigner sa reconnoissance. Son fils est joli par sa taille et par sa figure[2] . Je le menai l’autre jour à Mademoiselle, qui le trouva fort à son gré ; il a naturellement de l’esprit, et un esprit naturel ; nous l’avons cultivé : c’est à la cour et au monde à l’achever de peindre.

Je n’ai encore rien fait pour mes affaires ; des paroles et rien d’effectif, ni de solide : on ne se presse en ce pays-ci que pour ce qui regarde les confédérés. J’ai toujours ma ressource, qui ne me manquera pas au besoin, la résignation[3] et la persévérance. Vous avez raison de ne rien répondre sur les nouvelles, qui ne sont plus souvent les mêmes quand vous les recevez, et j’ai raison aussi de laisser à Mme de Lavardin le soin de vous en informer.

Je vous trouve fort heureuse, ma chère cousine, d’être dans une agréable maison, à la campagne, avec Monsieur votre fils et Madame votre belle-fille ; vous ne seriez pas si bien à Paris avec eux : vous jouissez, où vous êtes, plus tranquillement les uns des autres ; mais pour que[4] votre bonheur soit complet, il ne faut pas que vous croyiez que vous seriez mieux ailleurs, et c’est un état

  1. 4. Voyez tome V, p. 266 à la fin de la note 25 une citation de M. Cousin.
  2. 5. L’édition de 1697 ajoute ici cette phrase : «Je suis de votre avis pour lui faire prendre le nom de Langhac, qui est le sien. » Voyez ci-dessus, p. 519 la note 5 de la lettre précédente.
  3. 6. Dans le manuscrit « la résination. » Voyez ci-dessus, p. 512, note 8.
  4. 7. Dans l’édition de 1697, on avait altéré par l’addition de peu le sens de cette phrase : « mais pour peu que votre bonheur, etc. »