Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/563

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lui et pour les coulpes[1] et pour les peines, me trouvant très-digne de toutes les peines qu’il voudra me faire souffrir, trop heureuse mille fois s’il ne me rejette point du nombre de ses enfants.

Pour la communion qu’il faut faire, c’est la grande affaire. Nous lisons ici des livres qui font trembler, ce que je dis bien sincèrement : Domine, non sum dignus, et dans cette vérité où je suis abîmée, je fais comme les autres. Vous souvient-il quand vous me dîtes en cet endroit de la messe d’un certain prêtre: « Ah! qu’il dit vrai !. » 3. Voyez la lettre du 18 eptembre 1680 ; tome VII, p. 82? Jamais rien ne sera si Plaisant et je ne l'oublierai jamais.

1293. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A DU PLESSIS.

Aux Rochers, mercredi 19è juillet.

Mon Dieu mon cher Monsieur, que vous dites bien, que vous dites vrai sur la perte que j’ai faite du pauvre Beaulieu1[2]! Vous en dites toutes les raisons d’une manière qui me fait souvenir d’une conversation que nous eûmes un jour ensemble sur ce sujet. Nous la reprendrons quelque jour, et à mon tour je vous dirai mes pensées ; présentement il est vrai que je fais une perte qui me dérange et qui m’embarrasse plus que vous ne sauriez vous le représenter. Il faut faire usage, dans ces occasions de la soumission à notre chère Providence, trop heureux qu’elle nous ait bien voulu conserver notre pauvre petit

  1. 2. Il y a coupes dans le manuscrit. Deux lignes plus loin on a substitué dans l’édition de 1827 qu’il à s’il, ce qui altère le sens. À la fin de l’alinéa suivant, pour éviter une répétition, on a remplacé le second jamais par de ma vie.
  2. LETTRE 1293. -- 1. Voyez plus haut, p. 531, la lettre 1284.