Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/582

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le rabaisser, au moins ; j’en avertis encore Monsieur le chevalier : M. de Turenne est trop pour lui[1]. Le cardinal fut transporté- de joie, s’embarqua dans le moment dans une galère du Grand-Duc, destinée pour un nonce qui alloit en Portugal. Adieu : il y a de la folie à tant discourir.

l301. DU COMTE DE BUSSY RABUTIN

A MADAME DE SÉVIGNÉ.

Quinze jours après que j’eus reçu cette lettre (n° 1295 p. 560), j’écrivis celle-ci à Mme de Sêvigné.

A Chaseu, ce 13è septembre 1690.

JE n’ai point encore répondu à votre lettre du 13è août, Madame, parce que je ne la reçus qu’à la fin de ce mois-là, et que depuis, la maladie du petit Dalet nous a fort occupés ; il est à présent hors de péril.

Vous me mandez qu’au travers de mon courage et de la bonté de mon tempérament, il vous a paru quelque léger chagrin de n’avoir pas eu ce que je demandois. Je vous répondrai, ma chère cousine, que pour être philosophe chrétien et d’un heureux tempérament, je n’en suis pas moins sensible; mais que ma résignation et ma fermeté me remettent bien vite en mon naturel. Cela me fait croire que vous avez deviné mon chagrin : vous avez cru que j’en avois parce que j’en devois avoir, et que vous en auriez eu si vous aviez été en ma place[2]. Je vous

    prince de Turenne de servir dans l’armée que M. de Catinat…… commandait en Italie. Il s'y rendit et ne revint à la cour qu'après la campagne. » {Mémoires de Çoulanges, p.212)

  1. 4. Voyez ci-dessus, p. 406, fin de la lettre 1253.
  2. LETTRE 1301 -- 1. Tout ce qui suit, à l’exception de la dernière phrase de la lettre, a été biffé dans le manuscrit et omis dans la première édition (1697).