Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

[1]

c’était qu’un tel discours ; elle le nie, et voilà qui est fini. Je suis fâchée que le rhume de Pauline l’empêche d’écrire pour vous : je suis accoutumée à voir son écriture, et à penser qu’elle vous soulage. Je ne vous ai point affligée de la lettre de Mlle Descartes : elle voulut vous l’envoyer. ; vous vous acquitterez galamment de cette réponse ; c’est une jolie petite question à traiter ; vous donnerez un air de superficie qui vous tirera aisément d’affaire.

Si le frère de Mme du Bois de la Roche [2]avoit joint à sa langue parisienne les éclats de rire de sa sœur, vous n’y auriez pas résisté. Vous aurez Larrei c’est, je crois, , un fils de feu Lenet, [3] qui étoit attaché à feu Monsieur le Prince, et qui avoit de l’esprit comme douze ; j’étois bien jeune quand je riois avec lui. Vous dites des merveilles, ma fille, en parlant de la fierté et de la confiance de la jeunesse ; il est vrai qu’on ne relève que de Dieu et de son épée : on ne trouve rien d’impossible, tout cède, tout fléchit, tout est aisé. Dans un autre caractère, avec bien

  1. par le Roi, en 1677, premier président du parlement de Rennes ; cette place était vacante depuis longtemps, et les troubles qui divisaient la Bretagne rendaient difficile le choix de celui qui devait la remplir. « Pontchartrain y mit le parlement et la justice sur un pied tout différent qu’il n’avoit été, fit toutes les fonctions d’intendant dans une province qui n’en souffroit point encore, mit tout en bon ordre, et se fit aimer partout. Il y eut de grands démêlés d’affaires avec le duc de Chaulnes, qui étoit adoré en Bretagne, et qui n’étoit pas accoutumé qu’autre que lui et les états, dont il étoit le maître, se mêlassent de rien dans le pays. » (Saint-Simon, tome II, p. 304.) Pontchartrain fut nommé intendant des finances en 1687 (voyez ci-dessus, p. 45, note 10), et fut successivement contrôleur général (1689) et chancelier (1699) ; il mourut en 1727.
  2. 11. La comtesse du Bois de la Roche, dont le fils acheta en 1698 un guidon dans les gendarmes. Voyez le Journal de Dangeau, tome VI, p. 339, et la lettre de Coulanges du 4 mars 1695.
  3. 12. Voyez tome IV, p. 422, note 1. C’est lui sans doute qui mourut lieutenant général en mars 1698 : voyez le Journal de Dangeau, tome VI, p. 307.