Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voir vous ne pouviez pas mieux prendre votre temps[1]; après cela vous serez libre[2] vous ne sortirez plus de votre château que quand vous voudrez. Vous y aurez une assez bonne compagnie ; mais, ma chère bonne, vous l’aurez quand vous recevrez cette lettre : quoi? il est possible que vous ayez avec vous Monsieur le chevalier ! que vous êtes heureuse, et que je le trouve heureux aussi ! mon tour ne viendra-t-il jamais? Après[3]lui avoir demandé comme il se porte d’un si long voyage, je veux avec votre permission lui dire un petit mot.

AU CHEVALIER DE GRIGNAN.

J’Ai reçu vos deux lettres, Monsieur. Je vous ai déjà dit que votre nom n’a jamais été nommé sur le sujet de M. de Goetlogon[4]; mais n’étoit-il pas bien naturel d’écouter ce qu’on me disoit d’original sur le sujet de cette pension, et encore plus naturel de vous le mander pour

  1. 2. « à votre terre d’Avignon, voir des gens qui vous donnent de si bon cœur ce qu’ils donnoient au. vice-légat vous ne pouviez pas, etc. » (Édition de 1737,) « à votre terre d’Avignon ; il est juste que des gens qui vous donnent de si bon cœur ce qu’ils donnoient au vice-légat, aient la satisfaction de vous voir; vous ne pouviez choisir un temps plus convenable. » (Édition de 1754.)
  2. 3. vous serez libre après cela (Edition de 1737 et 1754.)
  3. 4. Cette phrase ne se trouve que dans notre manuscrit. Quant à la partie de la lettre adressée au chevalier de Grignan, elle est également dans notre manuscrit (où elle n’a pas de suscription, non plus que la suite, écrite à Mme de Grignan), et elle manque aux deux éditions de Perrin. Elle avait paru dans les lettres inédites imprimées en 1827 mais une collation nouvelle a fourni plusieurs variantes ou rectifications.
  4. 5. Nous n’avons aucun renseignement sur le différend qui avait pu s’élever entre Coetlogon et le chevalier de Grignan. Seulement, nous lisons dans lé Journal de Dangeau, à la date du 29 janvier 1688, la mention d’une pension de cinq mille écus accordée par le Roi à Coetlogon, alors capitaine de vaisseau.