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je 41 vais me promener seule dans ces beaux bois avec Louison je relis vos aimables lettres avec un plaisir, une tendresse si vive et si sensible, que votre amitié, ma chère bonne, en seroit contente. Je trouve plaisant ce que Bagnols vous mandoit de ce jeune homme si emporté voilà bien son style. A propos, Laurens l2 m’a écrit de ses nouvelles; il m’a fait plaisir; j’écrirai au marquis et à lui. Monsieur le chevalier me fait grand’peur de l’état de M. de la Trousse; mais Baréges n’est point bon pour son mal; je ne comprends rien à ce voyage 13, je vous prie de m’en mander ce que vous en saurez. Vous serez tous revenus, ma chère bonne, quand vous recevrez cette lettre. Je ne pense pas que vous ayez laissé Pauline à Aubenas u; je suis fort aise de lui attirer vos bontés et de vous adoucir pour elle je vous assure que vous n’y réussirez que par la raison; elle en a; vous saurez faire valoir celles que vous lui direz. Quelle autre manière pourroit être bonne à quelqu’un qui a de l’esprit, et qui ne songe 11. Dan3 l’édition de 1737 toute cette partie de la lettre est singulièrement abrégée « Je vais me promener seule dans ces bois. Nous avons encore mon fils; nous craignons ces tristes ordres pour aller en basse Bretagne, etc. » Celle de 1^54 est un peu plus complète ce Je vais me promener seule dans ces bois, et je relis vos aimables lettres avec un plaisir et un déplaisir sensible. Monsieur le chevalier me fait grand’peur, etc. »

12. Sur ce Laurens ou du Laurens, attaché au jeune marquis de Grignan, voyez la fin de la lettre du i«r avril précédent, p. 5, note 18, et la lettre du rS juin suivant, p. 84.

13. Ces deux membres de phrase « mais Baréges, etc., » et « je ne comprends, etc., » ne se trouvent que dans notre manuscrit. 14. Voyez tome M, p. a34, et tome V, p. ara.

15. 1 de me mander ce que vous en saurez. Je crois, ma chère enfant, que cette lettre vous trouvera tous rassemblés à Grignan, et que vous n’aurez pas laissé Pauline à Aubenas; je serai fort aise de lui attirer vos bontés et de savoir qu’elle est auprès de vous je vous assure que la douceur et la raison auront tout pouvoir sur elle quelle autre manière pourroit, etc. » (Édition de ij54-)