Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

-78-

16S9

réponds; et tout au plus, elle vous admirera avec un fort aimable cartésien[1], ami de mon fils, qui est fort digne de cette confidence. Soyez en repos ma chère enfant :cette lettre vous fera bien de l’honneur, sans aucun chagrin. Nous sommes ici dans un parfait et profond repos, une paix[2], un silence tout contraire au séjour que vous faites à Avignon : vous y êtes peut-être encore aujourd’hui. Cette ville est belle ; elle est, ce me semble, toute brillante vous y aurez été reçue avec des acclamations : je vous ai toujours accompagnée dans cette fête; car de la façon dont vous y avez été, c’est une fête perpétuelle[3] (Ibidem.) Je serai bien aise de recevoir votre première lettre d’Avignon ; je crois que vous avez bien fait d’avoir cette complaisance pour M. de Grignan : quand il a raison, il ne faut point lui donner de chagrin ; vous avez fort bien pris toutes vos mesures. Je plains fort M. de la Trousse : on me mande qu’il quitte tout pour penser à sa santé ; il va à Bourbon, c’est bien loin de Baréges[4]

Nous attendons avec chagrin qu’on nous enlève notre pauvre Sévigné pour aller commander ce régiment de noblesse, car nous ne parlons point d’arrière-ban. M. et Mme de Chaulnes sont à Rennes; ils s’en vont bientôt à Saint-Malo ; nous les irons voir à leur retour. M. de Chaulnes fit l’autre jour un mariage qui me plut, du petit du Guesclin<ref>7. Bertrand-Charles-Baptiste du Guesclin, seigneur de la Roberie, descendant d’un oncle du connétable, capitaine de dragons dans le</ref name=p78> vec une fort jolie fille et fort riche. Quand

  1. 3. M. de Guébriac voyez le troisième alinéa de la lettre du 28 septembre suivant.
  2. 4. « Nous sommes ici dans une tranquillité, une paix, etc. » (Édition de 1754.)
  3. 5. « Car vous y avez été de façon que c’est une fête perpétuelle. »
  4. 6. L’édition de 1754 ajoute « où il devoit aller. » Voyez ci-dessus, p. 74.