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et chantant comme un ange M. de Grignan devroit en être amoureux. La bassette m’a fait peur c’est un jeu traître et empêtrant; cent pistoles y sont bientôt perdues, et votre voyage doit vous coùter assez sans cette augmentation. [1]

Mon fils doit aller à Rennes[2] prendre les ordres de M. de Chaulnes, pour assembler et faire marcher ces nobles régiments. Il viendra passer encore[3] quelques jours avec nous; et puis, sans aucun péril, à douze ou quinze lieues d’ici, il s’en ira tenir une grande table[4] voilà le malheur. M. et Mme de Chaulnes s’en vont à Saint-Malo. Corbinelli[5] m’a fait rire des raisons qu’il vous a données de ne vous avoir point écrit : un désir extrême de vous écrire, joint à mille occasions, et une persuasion très-forte qu’il le devoit ; vous seriez bien difficile si vous ne vous rendiez à de si bonnes raisons. Il me mande que M. Huet, Monsieur de Soissons autrement'


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    attaque extrêmement à la guerre par sa capacité et par des actions brillantes de valeur. Celle des filles de Mme de Castries dont il est ici question était sans doute Françoise, femme de Louis marquis de Doni, d’une ancienne et illustre maison de Florence, établie à Avignon la fin du quinzième siècle.

  1. «  Mais voyez, je vous prie, ma chère enfant, quelle rage de n’avoir jamais pu me taire sur Avignon et sur vos grandeurs.9. Mais voyez, je vous prie, quelle rage de n’avoir jamais pu me taire sur Avignon ni sur vos grandeurs. » (Édition de 1754.)
  2. 10. à S’en ira bientôt à Rennes. (Ibidem.)
  3. 11. II reviendra passer ensuite. » (Ibidem.)
  4. 12. «  II tiendra uue grande table. » (Ibidem.)
  5. 13. La lettre commence ici dans notre ancienne copie.
  6. 14. Dans l’édition de 1737 : «  M. Huet; dans celle de 1754 « Monsieur de Soissons. » Pierre-Daniel Huet, évéque de Soissons (dontil n’eut jamais les bulles), puis d’Avranches, étoit un des plus savants hommes de son temps, et un très-bel esprit. M. le duc de Montausier, gouverneur de Louis, dauphin de France, fils de Louis XIV, l’avoit fait choisir pour être sous-précepteur de ce prince. (Note de Perrin, 1754.)