Page:Sablé - Maximes, 1870.djvu/85

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rendent nos amitiez plus agreables, elles n’en doivent pas estre le fondement.


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L’union qui n’est fondée que sur les mesmes plaisirs et les mesmes ocupations ne merite pas le nom d’amitié, parce qu’elle ne vient ordinairement que d’un certain amour propre, qui fait que nous aymons tout ce qui nous est semblable, encore que nous soyons tres imparfaits : ce qui ne peut arriver dans la vraye amitié, qui ne cherche que la raison et la vertu dans ses amis. C’est dans cette sorte d’amitié où l’on trouve les bien faits reciproques, les offices receus et rendus, et une continuelle communication et participation du bien et du mal qui arrivent entre les personnes qui s’ayment, et qui dure jusqu’à la mort, sans pouvoir estre changée par aucun des accidens qui arrivent dans la vie, si ce n’est que l’on dé-