Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

froid, c’est-à-dire à son rétablissement d’équilibre, équilibre supposé rompu par quelque cause que ce soit, par une action chimique, telle que la combustion, ou par toute autre. Nous verrons bientôt que ce principe est applicable à toute machine mise en mouvement par la chaleur.

D’après ce principe, il ne suffit pas, pour donner naissance à la puissance motrice, de produire de la chaleur : il faut encore se procurer du froid ; sans lui la chaleur serait inutile. Et en effet, si l’on ne rencontrait autour de soi que des corps aussi chauds que nos foyers, comment parviendrait-on à condenser la vapeur ? où la placerait-on une fois qu’elle aurait pris naissance ? Il ne faudrait pas croire que l’on pût, ainsi que cela se pratique dans certaines machines[1], la rejeter dans l’atmosphère : l’atmosphère ne la recevrait pas. Il ne la reçoit, dans l’état actuel des choses, que parce qu’il remplit pour elle l’office d’un vaste condenseur, parce qu’il se trouve à une température

  1. Certaines machines à haute pression rejettent la vapeur dans l’atmosphère, au lieu de la condenser : on les emploie particulièrement dans les lieux où il serait difficile de se procurer un courant d’eau froide suffisant pour opérer la condensation.