Nous sommes très-fiers de l’état actuel de nos sciences. Qui sait si dans cent ans nos neveux seront aussi contents de nous que nous paraissons l’être de nous-mêmes ? Qui sait ce qui restera des conceptions auxquelles nous attachons le plus d’importance et qui nous guident dans nos travaux scientifiques ? Il est bon en tout cas de jeter de temps en temps un regard en arrière sur cette grande route du savoir où l’humanité s’avance d’une allure irrégulière, ralentissant le pas à certains moments et dévorant quelquefois le terrain. C’est en considérant ainsi le passé que nous pouvons juger du chemin parcouru et savoir si nous sommes vraiment en train, comme on le dit, de faire une forte étape.
Quel était, par exemple, l’état général des sciences il y a cent ans, au milieu du xviiie siècle ? Voilà une recherche qu’on pour-