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CHAPITRE III

Liaison avec la marquise du Châtelet. — Voltaire à Cirey. — Le château de Cirey et la vie qu’on y menait.

Revenu d’Angleterre, Voltaire mena quelque temps une vie errante, allant à Rouen, à Fontainebleau, venant à Paris par intervalles, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, sans domicile fixe. Vers le milieu de l’année 1733, il s’établit à Paris et prit une maison dans la rue de Long-Pont, en face du portail de l’église Saint-Gervais, dont l’architecture le charmait, mais dont les cloches irritaient ses nerfs[1]. C’est à ce moment qu’il se lia avec la marquise du Châtelet, la docte Émilie, celle que le grand Frédéric, dans la langue galante de l’époque, appelait Vénus-Newton. Cet attachement, qui remplit quinze années de la vie de

  1. On connaît le quatrain où il exprimait ses sentiments pour les sonneur de Saint-Gervais :
    Persécuteurs du genre humain,

    Qui sonnez sans miséricorde,
    Que n’avez-vous au cou la corde

    Que vous tenez en votre main !