Page:Saint-Pol-Roux - Anciennetés, 1903.djvu/31

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Dieu, je suis toi dans un creux de la main,
Reflet resté de ta coquetterie
En quelque pluie où d’un regard humain
Se dut mirer ton unité fleurie.

Nue, or je vais sous l’arc vif du soleil
Qui me mûrit la joue à sa lumière
Et chaque tournesol gire en éveil
Car je suis belle d’être la première.

Mais, ô Maître, pourquoi ce lâche écueil
Que tu sculptas au cœur de ton chef-d’œuvre ?
Sur mes instincts déjà grince l’orgueil
Et mes désirs se lovent en couleuvre.