Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/103

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Notre vulgarité, nos chapeaux impossibles,
Nos pantalons, nos arts frelatés et nos bibles.
Ils étaient jolis dans leurs habits japonais ;
Sous nos accoutrements ils veulent être laids.
Leurs femmes, d’élégance et de grâce prodiges,
Étaient comme des fleurs se penchant sur leurs tiges ;
Elles pouvaient au monde imposer leurs atours,
Changer l’axe du beau, le thème des amours !
Mais telle qui traînait des robes de déesse
Avec nos falbalas n’est plus qu’une singesse.
C’en est fait ! du Japon il faut faire son deuil,
Tuer l’illusion et clouer son cercueil.
« L’Empire du Soleil Levant » n’est plus qu’un trope ;
C’est l’Extrême-Occident, le singe de l’Europe !