Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/118

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Se dressent radieux dans un monde de gloire ;
C’est le pays rêvé, c’est l’Olympe des Dieux
Qui boivent le nectar sur des trônes d’ivoire,
C’est l’Idéal ! montons, allons vivre en ces lieux
Enchantés ! gravissons la montagne, courage !
Encor ! montons encor ! toujours ! élevons-nous
Au-dessus des forêts, au-dessus de l’orage
Qui pour nous arrêter roule d’effrayants coups
De tonnerre, et soufflant ses bruyantes rafales
Brise et disperse au loin les branches des sapins ;
Là-haut plus de tempête, et plus de brouillards pâles
Qui voilent le soleil ! les vigoureux alpins
Bravant sans hésiter fatigues et vertiges
Auront pour récompense un séjour merveilleux
Interdit à jamais aux faibles ; des prodiges
Attendent le regard de ces audacieux
Qui méprisent le sol où rampent les timides.
En route vers les cieux, loin des plaines humides,
En avant !

— Mais le roc a déjà remplacé
La terre verdoyante et les pentes fleuries ;