Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/45

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Si nous écrivons trois lignes,
L’Univers tout étonné
Est averti par des signes
Qu’un chef-d’œuvre nous est né.

Étourdi par le tapage,
L’Univers est en arrêt.
Le temps souffle sur la page :
Le chef-d’œuvre disparaît.

On encense des idoles
Avec les genoux pliés ;
Ceux dont on boit les paroles
Demain seront oubliés.

Ne va pas, toi qui m’écoutes
En prenant des airs narquois,
T’aventurer dans des joûtes
Avec les grands d’autrefois !