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DE JOSEPH DELORME

II


Madame, il est donc vrai, vous n’avez pas voulu,
Vous n’avez pas voulu comprendre mon doux rêve ;
Votre voix m’a glacé d’une parole brève,
Et vos regards distraits dans mes yeux ont mal lu.

Madame, il m’est cruel de vous avoir déplu :
Tout mon espoir s’éteint et mon malheur s’achève ;
Mais vous, qu’en votre cœur nul regret ne s’élève,
Ne dites pas : « Peut-être il aurait mieux valu… »

Croyez avoir bien fait ; et, si pour quelque peine
Vous pleurez, que ce soit pour un peigne d’ébène,
Pour un bouquet perdu, pour un ruban gâté !

Ne connaissez jamais de peine plus amère ;
Que votre enfant vermeil joue à votre côté,
Et pleure seulement de voir pleurer sa mère !



CAUSERIE AU BAL

À la même.


Et je vous ai revue, et d’espérance avide
J’ai rougi ; près de vous un fauteuil était vide ;
Et votre œil sans courroux sur moi s’est reposé,
Et je me suis assis, et nous avons causé :