Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/151

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de vous assurer des amis, je dois traiter de l’autre partie de la candidature, qui a pour objet la faveur populaire. Elle se compose de la nomenclation (33), de la complaisance, de l’assiduité, de l’affabilité, de la renommée et de l’espoir public. Faites d’abord éclater le soin de bien connaître vos concitoyens ; perfectionnez cette connaissance pour en faire chaque jour avec eux plus d’usage ; rien, suivant moi, ne leur sera plus agréable et ne vous rendra plus populaire. Gagnez ensuite sur vous de paraître agir naturellement dans ce qui est le plus éloigné de votre naturel (34). Quelque puissant que soit notre caractère, il semble néanmoins, pendant quelques mois que dure la candidature, pouvoir se ployer à des ménagements politiques. Ainsi, vous ne manquez pas de l’aménité qui convient à un homme bon et aimable ; mais vous avez ici besoin d’une sorte de complaisance, qui, vicieuse et déshonorante dans le reste de la vie, est indispensable dans la candidature. Elle est coupable quand, par la flatterie, elle corrompt l’homme à qui elle s’adresse ; on doit moins la blâmer quand elle se borne à conquérir sa bienveillance ; un candidat ne peut s’en passer, lui dont les traits, la physionomie, les discours, doivent se ployer aux idées et aux affections de tous ceux qu’il aborde. Il n’y a rien à prescrire concernant l’assiduité : le mot seul explique quel est ce devoir. Il est essentiel sans doute de ne pas s’absenter ; cependant l’assiduité ne consiste pas uniquement à être à Rome et dans la place publique, mais à solliciter sans cesse, à recher-