Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/153

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cher souvent les mêmes personnes, à empêcher qu’aucune ne puisse dire : Que m’importe ce qu’obtiendra ce candidat qui ne m’a rien demandé, qui ne demande point avec instance, avec énergie ? L’affabilité se répand dans un cercle immense : elle s’exerce d’abord dans notre intérieur ; et, vantée par nos amis, elle nous rend agréable à la multitude, quoiqu’elle ne puisse s’étendre jusqu’à elle. Votre affabilité paraîtra aussi par les festins que vous donnerez et que donneront vos amis dans divers quartiers et dans chaque tribu. Elle se manifeste enfin par vos bons offices que vous devez prodiguer, et, pour ainsi dire, rendre vulgaires. Que jour et nuit, l’accès près de vous paraisse facile, moins encore par l’ouverture des portes de votre maison que par la sérénité de votre front et de vos yeux, qui sont les vraies portes de l’âme. Si votre physionomie exprime peu de bienveillance et de prévenance, il n’importe guère que vos portes demeurent ouvertes. Les hommes, surtout quand ils s’adressent à un candidat, veulent non-seulement que l’on s’engage à les satisfaire, mais que l’on s’y engage en leur témoignant autant de zèle que de considération. Il ne vous sera pas malaisé sans doute, pour tout ce que vous devez faire, de témoigner que vous le ferez avec zèle et avec plaisir ; il vous le sera davantage (et ce conseil convient moins à votre caractère qu’à la circonstance) de refuser avec grâce ce que vous ne pouvez accorder ; l’un est d’un homme bon, l’autre d’un candidat habile.

XII. Vous demande-t-on une chose que vous ne