Page:Sansot-Orland - Jules Lemaître, 1903.djvu/20

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montrer, avec la même désinvolture d’épicurien clairvoyant, les facettes diverses de leurs mérites et de leurs tares. Dès l’année 1886, ces études furent réunies et publiées en volumes. Celles qui touchaient à la scène avaient pour titre : Impressions de Théâtre[1] et forment actuellement dix volumes. Les autres, sous le titre :Les Contemporains[2] en comprennent sept,

Mais encore que pour son majeur agrément il l’eût transformé en une élégante badine, le sceptre de la critique était insuffisant à son ambition littéraire. En étudiant les créations des autres, le désir lui vint de faire comme eux et de créer aussi. Le roman d’abord l’avait tenté et en attendant les Rois, il avait donné quelques nouvelles publiées sous le titre de l’une d’elles, Serenus, un chef-d’œuvre. Dans les Rois, quelques années plus tard, il se révéla romancier : l’auteur s’y posait la question du destin des rois dans les sociétés démocratiques et, aux situations d’un drame poignant il sut allier une grande profondeurde jugement sur l’évolution sociale de l’heure présente.

Mais à s’asseoir chaque jour aux premiers rangs de l’orchestre, le théâtre s’offrait à lui plus aisément : il n’avait pour franchir la rampe qu’un pas à faire, et, ce pas, il le fit en 1889, ayant sous son bras une pièce en 4 actes :

  1. 1888-1898.
  2. 1885-1899.