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LA HAINE



ACTE PREMIER.

Un carrefour près de la rue Camollia. — À gauche, premier plan, une haute et large voûte qui mène à la porte Camollia : au-dessus, une ruelle bordée par une rampe vers la place, et de l’autre côté par des maisons. — Du même côté, à l’avant-scène, une fontaine à vasque de pierre, et au deuxième plan un escalier par où l’on monte à la rue d’en haut. — Au fond, autre voûte : une sorte de pont reliant deux rues. — Sous la voûte, on aperçoit au delà, la rue Camollia, et tout au loin, les clochers et les tours de la ville. — Toute la partie droite est occupée par le palais Saracini ; grande construction sévère, moitié brique moitié pierre, décorée çà et là de peintures religieuses à fresques. — Les rares fenêtres sont toutes garnies de barreaux de fer. — Le couronnement se découpe en créneaux. — Les portes sont murées, ou closes par des grillages énormes. — Une grande fenêtre à trois baies occupe le pan coupé au deuxième plan à la hauteur d’un premier étage ; elle est également garnie de grilles en fer et ouvre sur une sorte de balcon, pris dans l’épaisseur du mur, à rampe de fer très-simple et très-solide. — Au-delà du pan coupé, la grande tour du palais, percée de rares ouvertures, se perd dans la frise. — Au premier plan, une voûte se fermant à volonté par une herse de fer. — L’action commence au coucher du soleil.


Scène PREMIÈRE.

BRAGUELLA, LE PISAN, LE LUCQUOIS, LE BOLONAIS, LE PÉROUSIEN, LE FLORENTIN, Deux Marchands, Femmes de Sienne, Bourgeois, Enfants, Artisans.

(La charrette du Bolonais, attelée de bœufs et chargée de ballots de marchandises, est arrêtée sur la droite de la place. — Il est assis sur ses