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LIV. I. SATIRE IV.

SATIRE IV.


— D’où revient Catius ? où va-t-il de ce pas ?
— De grâce, mon ami, ne me retardez pas :
Je cours mettre en écrit des dogmes plus sublimes,
Plus vrais, plus importans que toutes les maximes,
Du sage qu’Anytus fit périr en prison,
Du docte Pythagore et du divin Platon.
— J’ai mal choisi mon temps et du vôtre j’abuse ;
Mais qu’auprès d’un ami l’indulgence m’excuse ;
Quand un mot par hazard vous aurait échappé,
Bientôt, en y songeant, vous l’auriez rattrapé.
C’est un de vos talens, et soit art, soit nature,
On sait jusqu’à quel point votre mémoire est sûre.
— Je cherchais cependant par quel moyen subtil,
De tout ce qu’on m’a dit je renouerais le fil ;
Car je n’ai jamais vu de si belles pensées
En termes élégans si savamment tracées.
— Quel est donc ce grand homme ? est-il grec ou romain ?
— J’ai de tout son discours l’esprit encore plein,