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l’extrême les gros intestins, lesquels alors gênent le développement du fœtus dans la matrice.

Il suit de là que les soins à l’aide desquels on obtient de bons produits remontent à la conception et s’étendent à la gestation aussi bien qu’aux périodes qui suivent la naissance.

Pour qu’un poulain soit conçu dans de bonnes conditions, ses auteurs doivent réunir certaines convenances de formes et de proportions ; car des différences trop marquées sous ce double rapport ont pour conséquence des produits défectueux, décousus, comme on dit vulgairement.

Pendant la gestation, outre les soins d’hygiène indispensables à tous les individus de l’espèce, la mère devra recevoir une nourriture spéciale. Le vert est une des meilleures, surtout en liberté ; à l’écurie, au lieu de fourrages grossiers, sans valeur nutritive, indigestes, elle recevra avec des fourrages de choix quelques litres de grain, de farineux et de son ; ce dernier aliment dégorge les organes digestifs et il introduit dans le sang des sels terreux qui favorisent le développement du squelette.

Après la parturition, les poulains doivent prendre le premier lait de leur mère : ce liquide, appelé colostrum, est doué de propriétés purgatives nécessaires pour débarrasser l’intestin du sujet de son méconium. Mais il peut arriver que, chez certains sujets, l’effet purgatif n’ait pas lieu, comme j’ai eu l’occasion de le constater sur un poulain de race anglo-arabe. Ce jeune animal devint malade quatre ou cinq jours après sa naissance et il fallut avoir recours à divers purgatifs, tels que l’aloès, le sirop de nerprun. Les lavements à eux seuls suffisent le plus souvent. Si le produit se trouve faible, chétif,