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LA PARFAITE CONNOISSANCE

Cheval en auroit par-tout le Corps & les Jambes ; car ce n’eſt pas la quantité du Farcin qu’il peut avoir, qui le rend difficile à guérir, ni incurable. Il ne s’agit que de le préparer aux Remedes ci-après, dont le nombre eſt grand, afin que l’on puiſſe prendre les plus commodes. Pour preparer le Cheval à cette Gueriſon, il faut lui ôter l’Avoine, ne lui donner que du Son moüillé & l’empoiſonner de nouveau & tous les Remedes que l’on pouroit lui donner deviendroient inutiles. Après l’avoir raffraîchi avec du Son, pendant quelques jours, on doit le faire ſaigner à la Veine du Col & le lendemain, ou le ſur-lendemain lui faire prendre l’une des Medecines ſuivantes.


FARCIN A CUL DE POULE.


CEtte eſpéce de Farcin, quoique guériſſable, demande plus de ſoin & d’application que les precedentes ; il vient à peu près comme le précedent, avec cette différence qu’il s’attache le long des Veines, ſoit du Col ou des Jambes, ce qui fait qu’il eſt plus difficile à guérir ; & lorſqu’il créve, il ſort une Matiére blanche entremêlée de ſang, & le bord de chaque trou d’où ſort cette Matiére rouge, eſt replié comme ſi la Playe ſ vouloir fermer. C’eſt ce qui lui fait prendre le nom de Cul de Poule ; c’eſt pourquoi il faut préparer le Cheval avant de le ſaigner & purger. A chaque trou il faudra mettre quelques Cauſtiques, comme Elebore noir, Sublimé, Vitriol de Cypre, ou autre compoſition qui ſe trouvera au Chapitre des Remédes ; mais ſur tout, ne point ſe ſervir d’Arſenic, ni de Reagal, par ce que ces deux ſortes portent beaucoup d’Inflammation ; au lieu que les Remedes récedens & ceux qu’on trouvera par la ſuite, n’en cauſent point ; & en 24. heures, font leur eſſet ; l’Arſenic & le Reagal mangent longtems & peuvent eſtropier un Cheval, ſi le Farcin eſt près des Nerfs ; c’eſt pourquoi il ne faut jamais s’en ſervir.


FARCIN CHANCREUX.


CElui-ci ſe manifeſte à peu près comme le précédent, à l’exception que celui-ci vient le long des Nerfs, au lieu des Veines, & eſt par conſequent plus difficile à guérir que le precedent : mais le plus mauvais c’eſt celui qui commence au bas d’une des Jambes de derriére, ſoit vers le Talon, ou derriere le Boulet, & qui va en remontant le long du gros Nerf, juſques vers le Jarret, ce qui lui fait venir la Jambe très-groſſe. Quelque fois il ne ſe trouve qu’à une Jambe, & lorſqu’on y remedit promptement, l’on peu empêcher qu’il ne ſe jette ſur les autres, & par la ſuite par tout le corps, ce qui pouroit le rendre avec la longueur du tems incurable. De chaque Bouton qui créve, il en ſort une Matiére à peu près comme le précedent, mêlée de ſang ; la matiére en étant ſortie, au lieu d’un trou qui devroit s’y trouver, il en ſort une élevation de chair bavenſe, qu’il faut faire tomber avec adreſſe, en prenant garde de ne pas offenſet les Nerfs par des Cauſtiques, qui ne doivent pas être trop violens : on doit du moins y aller avec prudence. En cette ſorte de Farcin il faut ſéparer le Cheval des autres, de même qu’au précedent, & celui qui ſuit. Pour les premiers, pour peu qu’il n’aprochent point des autres cela suſſit : mais pour celui-ci, par ſa puanteur, ſe peut communiquer d’une Ecurie à l’autre, à moins qu’elle n’en ſoit fort écartée ; car

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