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agrippine.
Tibere
Où ie vous ay ſurpriſe.
Agrippine
D’une ſi grande horreur tous mes ſens travailla,
Que l’objet du fantoſme en ſurſaut m’eſveilla.
Tibere
Quoy ! cela n’eſt qu’un songe, & l’horrible blaſpheme
Qui chocque des Ceſars la Majeſté ſupréme,
Ne fut dit qu’en dormant ?
Agrippine
Mais les Dieux qui pour lors nous parlent clairement,
Par de certains effets, donc ils meuvent les Cauſes ;
En nous fermant les yeux nous font voir toutes choſes ;
Eſcoute donc, Seigneur, le ſonge que i’ay fait,
Afin que le recit en deſtourne l’effet.
Ie reclamois des Dieux la ſageſſe profonde,
De regir par tes mains les affaires du monde,
Quand les ſacrez Pavots qui nous tombent des cieux,
D’un ſommeil prophetique ont attaché mes yeux ;