Page:Say - Olbie.djvu/30

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De bonnes institutions d’éducation une fois établies, ne sont que des semences pour l’avenir. Les hommes qu’elles produiront auront pris la bonne habitude d’être vertueux ; leur morale peut se passer de tout autre fondement. Mais la portion déjà formée d’une nation doit-elle renoncer entièrement à l’espérance de se donner de bonnes mœurs ? Il serait trop affligeant de le penser. On a comparé l’homme à un arbrisseau qui, jeune et souple encore, peut se ployer à toutes les directions, et qui, devenu grand, se roidit contre tous les efforts. Heureusement que la ressemblance n’est pas entière : l’arbre végète ; l’homme a une volonté, des besoins, des passions, et il reste contre ses mauvais penchans plusieurs leviers puissans ; mais il faut qu’on veuille s’en servir, et qu’on trouve des hommes capables de les manier.

Nous voulons que les hommes se conduisent bien. Suffit-il de le leur commander ? Le premier de nos maîtres, l’expé-