Page:Say - Olbie.djvu/43

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Les grandes richesses ne sont pas moins funestes aux bonnes mœurs (G). La facilité d’acheter, chez les hommes, produit autant de maux que la tentation de se vendre. L’opulence endurcit l’ame : on apprécie mal des besoins qu’on ne ressent jamais et à l’abri desquels on se croit pour toujours. Les riches sont entourés d’une foule de complaisans qui, pour se rendre agréables, éloignent de leur vue les objets hideux, et proposent un plaisir qu’ils partagent, plutôt qu’un bienfait dont ils sont jaloux.

Mais ce ne sont point des réglemens et des lois somptuaires qui préservent une nation des excès de l’opulence et de la misère ; c’est le système complet de sa législation et de son administration. Aussi le premier livre de morale fut-il, pour les Olbiens, un bon traité d’économie politique. Ils instituèrent une espèce d’académie, qu’ils chargèrent du dépôt de ce livre. Tout citoyen qui prétendait à remplir des fonctions à la nomination des premiers magistrats, fut