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ont été entraînées par une des leurs, qui ne nous a pas pardonné d’avoir accorde la parole à une Chatte anglaise dans un livre français. Si ce qu’on nous dit est vrai, cette maîtresse Chatte aurait forcé son honnête mari, qui avait toujours passé pour être le plus saint homme de Chat du quartier, à se mettre à la tête des mécontents de son espèce. Elle-même va, dit-on, de l’un à l’autre, exaltant les modérés et miaulant avec les exaspérés une espèce de Marseillaise où il n’est nullement question de la patte de velours de la paix. Elle ne s’adresse pas seulement aux Chats, mais bien aux Chattes, ses sœurs, qu’elle invite à suivre son exemple : « Vous que votre sexe semble éloigner des affaires politiques, dit-elle, faites appel à vos maris, à vos frères, à vos amis, à vos fiancés ![1] qu’aucune partie de plaisir sur les toits du voisinage ou dans les gouttières des serres chaudes ne vous arrête… N’épargnez rien, et ne craignez rien, on vous foulera, on vous écrasera, qu’importe !… »




On l’a dit, le mauvais exemple vient toujours d’en haut. Les révoltés n’étaient que des instruments entre les mains de personnages haut placés. Qui l’eût cru pourtant ? C’est l’Éléphant, un des Animaux les plus considérables et les plus considérés du Jardin, qui n’a pas craint de compro-

  1. Lettres de Londres par J. L***.