Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/129

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Votre bonheur dépendrait donc de cette certitude ? —

Mon bonheur ! Ah ! je doute que j’en puisse jamais goûter ! — Mais, de tous les maux, l’incertitude est plus affreux. — (Après un long silence, d’un ton plus calme et avec attendrissement.) S’il voyait ce que je souffre !… approuverait-il lui-même une fidélité qui fait le malheur de son frère ? Un être vivant doit-il donc languir éternellement dans la peine pour un être… qui n’existe plus ? S’il savait… (Ici ses yeux s’inondèrent de larmes, et il pressa son visage contre ma poitrine.) Oui… peut-être lui-même il la conduirait dans mes bras. —

Mais est-il donc impossible qu’un souhait pareil puisse s’accomplir ? —