Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/153

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Non, dis-je, mais le témoignage qu’il lui donne suffirait-il ?… —

Le témoignage d’un scélérat, à supposer même qu’il n’existât aucune autre raison particulière d’en douter, peut-il être reçu contre la vérité probable et l’ordre naturel des choses ? Un homme qui m’a trompé plus d’une fois, qui s’est fait un métier de la fourberie, mérite-t-il d’être entendu dans une cause où l’ami de la vérité, le plus constant et le plus pur, n’est écouté qu’avec défiance ? C’est comme si j’admettais, contre une vie innocente et irrépréhensible, la déposition du plus vil et du plus infâme des hommes. —

Mais quels motif pourrait-il avoir de donner à un personnage,