Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/193

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Il existait contre l’esprit des hommes de son pays un préjugé qu’il trouvait injuste ; il se crut obligé de travailler de tout son pouvoir à le détruire. À ces motifs de se distinguer par son savoir et sa politesse, s’en joignait un autre qui tenait à une singularité de son caractère : il s’affligeait de toutes les prévenances qu’il pouvait attribuer à son rang plutôt qu’à sa personne ; il était surtout très-humilié de se rencontrer avec ceux que leur esprit seul faisait distinguer, et qui, par leur mérite, avaient en quelque sorte triomphé de l’obscurité de leur naissance. Toutes ces raisons lui firent sentir la nécessité d’élever son esprit au niveau du monde spirituel qu’il fréquentait, et à l’égard