Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/195

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forçait les fibres de son cerveau à se prêter à ces notions obscures et compliquées. Le style brillant d’un auteur entraînait son imagination ; les subtilités d’un autre embarrassaient inutilement sa raison. Il n’était pas difficile à des écrivains de ce genre d’asservir à leurs idées un esprit naturellement disposé à devenir la dupe du premier sophiste qui l’attaquait avec une certaine hardiesse. Une lecture à laquelle il s’était livré avec passion pendant plus d’une année, avait rempli sa tête de doutes, sans l’enrichir d’aucune connaissance vraiment salutaire ; et ces doutes, qui n’avaient d’abord que de vaines spéculations pour objet dans un caractère aussi conséquent que le sien, prirent