Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/207

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timens respectables auxquels jusqu’alors il avait tenu avec affection, étaient devenus l’objet de ses éternelles plaisanteries ; il semblait surtout vouloir se venger sur les vérités de la religion du joug sous lequel les préjugés l’avaient tenu si long-temps courbé : mais comme une voix incorruptible s’élevait du fond de son cœur, combattait les égaremens de sa tête, il y avait dans ses plaisanteries plus d’amertume que de véritable gaîté. Son naturel changea tout à coup ; il prit de l’humeur. La modestie, qui avait été jusque-là l’un des plus beaux ornemens de son ame, semblait être devenue étrangère à son caractère. Son cœur, naturellement excellent, commençait à éprouver l’effet du